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Community Organizing : Séance 1 « La mode du community organizing. Succès des termes, ambigüité des pratiques »

Le 30 janvier 2014 au CERAPAS

Lieu : Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales -  Salle R.3.48 (3e étage) – 1 place Deliot- Lille  – MÉTRO : « Porte de Douai »

Horaire : 14h-18h

Organisateurs : Marie-Hélène Bacqué (UMR 7218 Lavue – Equipe Mosaïques-Lavue), Hélène Balazard (ENTPE/Rives), Marion Carrel (Lille 3/Ceries), Julien Talpin (CNRS/Ceraps)

Condition : Ouvert à tous

 

Dans le cadre du séminaire « Le Community organizing. Politisation et action collective dans les quartiers populaires » 

Le community organizing suscite un réel engouement en France depuis quelques années de la part de tous ceux qui s’intéressent aux quartiers populaires. Des colloques ont été organisés, des rapports lui ont été consacrés. Il fait l’objet d’un intérêt croissant dans les milieux du travail social et de la politique de la ville, en quête de renouveau face à des pratiques qui s’essoufflent. Cet engouement français fait suite à l’élection de Barack Obama en 2008, qui a contribué à redonner de l’attrait à une pratique jusqu’alors peu visible, et à l’exportation de cette méthode sur d’autres continents, notamment en Europe. Les travaux en langue française sur la question sont pourtant rares, à l’exception de la référence à Saül Alinsky, père fondateur de cette mouvance, qui a fait l’objet de plusieurs ouvrages récents.

«Empowerment», «pouvoir d’agir», «remettre les gens en mouvement», «travail social communautaire» ou «community organizing» apparaissent ainsi comme les nouveaux mots d’ordre face au désenchantement à l’égard

de la démocratie participative et aux formes plus instituées de concertation. A l’image de la notion d’empowerment, celle de community organizing est employée de façon très variable, renvoyant souvent à des pratiques et des conceptions du politique distinctes. L’objectif de ce séminaire est d’interroger cet attrait pour le community organizing, d’éclairer les modalités de circulation internationale de ces pratiques afin notamment de comprendre si elles sont transposables en France. Qui sont les vecteurs de ces transferts d’innovations politiques et de répertoires militants ? Quel rapport aux institutions et au changement social est véhiculé par ces « organisations communautaires » ? Comment s’articulent conflit, rapport de force et délibération dans les campagnes des organisations communautaires ? En quoi le répertoire d’action du community organizing s’avère-t il efficace pour mobiliser les catégories populaires ? La recherche d’efficacité des campagnes rentre-t-elle en tension avec les visées d’émancipation des personnes ? Quelle place occupent les congrégations religieuses dans cette forme de mouvement social ? La centralité des institutions religieuses et de la notion de «communauté» dans la tradition américaine du community organizing rend-elle une greffe inconcevable en France ? Et pourtant, les pratiques d’éducation populaire ne s’apparentent-elles pas parfois à des formes de community organizing ? Voici quelques unes des questions qui animeront nos réflexions au cours de ce séminaire.

Prochaine séance le 13 février 2014 : La circulation internationale du community organizing »

Programme : CO programme