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ANR ALEAU

Écouter l’eau pour comprendre la relation des habitants à leurs milieux

Financeur : ANR

Responsable : Pauline GUINARD (LAVUE)

Dates : 2024-2028

Membres du LAVUE impliqués : Pauline GUINARD, Marie-Anne GERMAINE, Aïda RABIA, Elise TEMPLE-BOYER

Résumé :

Au croisement de la géographie humaine et environnementale, de l’éco-acoustique et des sciences cognitives, ce projet vise à étudier la relation des individus et des groupes aux paysages sonores ordinaires associés à la présence et/ou à la réapparition de l’eau dans des milieux urbains, périurbains et ruraux d’Ile-de-France en évaluant la capacité humaine à traiter auditivement et émotionnellement l’information acoustique véhiculée par cette ressource. Pour ce faire, nous travaillerons à partir de l’analyse de sons de trois petites rivières franciliennes (la Bièvre, le Morbras et la Vieille Mer), présentant des profils hydrogéomorphologiques variés, ainsi que des degrés d’urbanisation et de restauration divers.
Nous faisons ainsi l’hypothèse que ces rivières participent à la construction de paysages sonores distincts en fonction de critères hydrogéomorphologiques (taille du cours d’eau, , types de débits et de courants, charge sédimentaire, etc.), temporels (période d’étiage ou de crue, saisons, jour/nuit, etc.), fonciers (espaces publics / espaces privés), des contextes plus ou moins urbanisés dans lesquels ces rivières se trouvent et des efforts de restauration écologique entrepris. Le croisement de ces différents critères, nous  permettra à la fois de définir les éléments qui participent de la définition de paysages sonores ordinaires de l’eau et d’analyser les conséquences sensibles des restaurations en cours pour les usagers de ces rivières.
Nous chercherons ainsi à comprendre non seulement en quoi l’eau participe à l’organisation de ces paysages sonores mais aussi dans quelle mesure elle favorise le bien-être, l’attachement et la connaissance des petites rivières urbaines par leurs usagers. Le son de l’eau ne sera donc pas étudié en et pour lui-même ; il sera au contraire appréhendé dans sa relation à l’environnement, humain et non-humain, afin de mieux saisir de quelle façon il peut participer au ressourcement des populations, à leur attachement notamment émotionnel aux lieux et à leur capacité à s’adapter voire à se protéger des risques associés à cette ressource (crue mais aussi étiage dans un contexte de changement climatique).
Les apports attendus de ce projet sont donc de plusieurs ordres : 1) théoriques, en ce qu’il vise à mieux qualifier les paysages sonores ordinaires de l’eau, ainsi que les relations des habitants à ces paysages ; 2) méthodologiques, puisqu’il associe de manière originale et novatrice des dispositifs issus de la géographie humaine et environnementale, de l’éco-acoustique et des sciences cognitives ; 3) sociaux par l’attention qu’il porte au partage des connaissances qui seront produites au cours de cette recherche avec les usagers, les habitants et les aménageurs de ces petites rivières franciliennes.