Construction identitaires et territorialisées des jeunes des quartiers populaires et d’immigration : Une comparaison entre Montréal et la banlieue parisienne
Financeur : Conseil de recherches en sciences humaines du Canada
Responsable : Julie-Anne Boudreau pour le Canada ; Marie-Hélène Bacqué pour la France
Date : 2012-2016
Cette recherche porte sur la production de la culture juvénile dans des quartiers populaires et d’immigration, à partir de l’expérience de jeunes (16-25 ans) de quatre quartiers en région parisienne et à Montréal. Elle entend contribuer aux débats qui traversent les sciences sociales et les politiques publiques sur ces quartiers et sur les cultures dites « de la pauvreté », analysées ici à travers l’expérience des jeunes, filles et garçons. Prenant acte de la littérature et des débats publics sur la jeunesse des quartiers populaires et d’immigration, sans remettre en cause les processus de précarisation/désaffiliation/déqualification qui affectent ces espaces, il s’agira de se demander ce qui se (re)construit, ce qui permet la production d’identités et de culture, en (1) mettant à jour les contre-discours des jeunes face aux discours dominants sur leur anomie ; (2) analysant les histoires collectives qu’ils construisent pour eux et entre eux ; (3) appréhendant les relations de pouvoir, les conditions contraignant ou favorisant la citoyenneté et la participation politique des jeunes. Pour y arriver, nous proposons trois axes de réflexion : (a) le processus de construction identitaire des jeunes et ses territorialités, entendu comme la formation de la mémoire collective et de la culture locale par les jeunes ; (b) les rapports de cette construction au politique, entendu comme la façon dont les jeunes se construisent comme acteurs politiques, comme citoyens avec leur légitimité propre, mais aussi dans leur rapport aux institutions locales ; et (c) les rapports de genre, qui contribueront eux aussi à déplacer la focale de la recherche vers une compréhension plus près du quotidien de la majorité de la population jeune et à saisir en quoi les rapports sociaux de sexe structurent les territoires. Notre méthodologie allie les outils de l’histoire orale, de la géographie critique et de la sociologie.