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Salès, Lola

lola-sales@live.fr

Fonction(s)

Doctorante en Géographie à l’Université Paris Nanterre

Parcours universitaire et professionnel

Depuis 2013 : Doctorat en Géographie, à l’Université Paris Nanterre, « Gouverner la rue par l’informalité : l’occupation conflictuelle des espaces publics par les vendeurs des rues à Mumbai, Inde », sous la direction de Frédéric Landy et de Jean-Fabien Steck.

2013 : Agrégation de Géographie.

2009- 2011 : Master Recherche en Géographie, Sciences des territoires, mention « Géographie des pays émergents et en développement », à l’Université Paris-Diderot.

- Mémoire de Master I (2010) : « Mondialisation et développement portuaire en Inde : le cas de la côte ouest », sous la direction de Philippe Cadène.

- Mémoire de Master II (2011) : « Commerce informel et espaces de transit : Vers une recomposition des territoires ? L’exemple de Mumbai (Inde) », sous la direction de Frédéric Landy et de Nathalie Fau.

2009 : Licence de Géographie, à l’Université Paris Panthéon-Sorbonne.

Enseignements

Depuis 2017 : Professeure agrégée en Histoire-Géographie – EMC dans le secondaire.

2016-2017 : ATER (192h) à l’Université Paris Nanterre, UFR SSA :

- « Sociétés et territoires », Licence 1, chargée de TD.

- « Pays émergents », Licence 2, chargée de CM et TD.

- « Lecture en géographie sociale », Licence 2, chargée de TD.

- « L’Union indienne », Master MEEF, préparation au concours du CAPES, chargée de CM et TD.

2014-2016 : Chargée de cours à l’Université Paris Nanterre, UFR SSA :

- « Sociétés et territoires », Licence 1, chargée de TD.

- « Pays émergents », Licence 2, chargée de TD.

- « L’Union indienne », Master MEEF, préparation au concours du CAPES, chargée de CM et TD .

Thèmes de recherche

Depuis les réformes économiques des années 1990, les activités informelles, dont le commerce incarne l’aspect le plus directement visible, représentent en Inde une part de plus en plus importante des économies urbaines. En effet, par leurs activités omniprésentes, par leurs modes d’occupation de l’espace, par leurs réseaux, leur mobilité et leurs pratiques concrètes de la ville, ces vendeurs de rue s’affirment comme des acteurs majeurs de la production de l’urbain. Le rétrécissement du secteur formel, notamment du secteur industriel à Mumbai, ainsi que dans de nombreuses métropoles indiennes, a poussé une partie des travailleurs vers l’informalité. Ainsi, le commerce informel fait vivre directement et indirectement un très grand nombre de résidents urbains, tout en fournissant quotidiennement des services essentiels à la population.

Ce commerce constitue donc un élément important de l’expérience commune des citadins de Mumbai. Cependant, dans les discours et les politiques d’aménagement et de régulation de l’espace urbain, cette activité apparaît comme de plus en plus incompatible avec l’image d’une ville mondiale. Ainsi les vendeurs des rues, tout comme les habitants des slums, sont devenus le symbole de l’absence de contrôle du territoire urbain par les pouvoirs publics, portant préjudice à l’image de Mumbai, qui tente de s’affirmer de plus en plus comme une grande métropole mondiale.

Dès lors, les vendeurs des rues, appelés aussi hawkers, apparaissent au cœur des conflits portant sur l’espace public, ces derniers pouvant se manifester de manière plus ou moins violente. Nous assistons ici à la confrontation de plusieurs représentations de cet espace. Pour les uns, il représente un lieu de travail, un lieu de vie et une ressource économique essentielle. Pour les autres, il doit être avant tout un espace à valoriser, permettant la circulation, un espace de récréation, de flânerie, voire de consommation (ces dernières représentations pouvant elles-mêmes entrer en contradiction). Par ailleurs, pour nombre d’acteurs, l’espace public représente une « rente spatiale » informelle, créée par des pratiques corruptives, notamment pour les pouvoirs municipaux qui prélèvent une « taxe » sur les activités des rues rendues illégales, mais également pour d’autres types d’acteurs exerçant un contrôle officieux sur l’espace.

En 2014, une nouvelle loi pour la défense des droits des vendeurs des rues a été adoptée par le gouvernement central (Street Vendors Act), reconnaissant la légitimité et la légalité de leurs activités et mettant en place de nouveaux dispositifs participatifs intégrant ces vendeurs à la gouvernance des espaces publics. Mais à ce jour, la régulation de l’activité informelle s’organise à l’échelle locale et la municipalité de Mumbai (BMC) semble adopter une attitude très répressive envers les vendeurs qui, en grande majorité, ne possèdent pas de licence. De surcroît, la multiplication des associations de résidents pour la défense des espaces publics, constituant de nouvelles instances de pouvoir pour les classes moyennes et supérieures, apparaissent très actives dans les politiques d’éviction des vendeurs des rues. Par ailleurs, l’organisation des vendeurs informels en syndicats et en associations est un phénomène qui prend de l’ampleur, redéfinissant les stratégies de mobilisation de la notion de justice et de droit et les processus de territorialisation précaires de ces acteurs dans l’espace public.

Dans ce travail de recherche, il s’agit donc de voir comment les activités informelles s’organisent dans l’espace et en quoi elles contribuent à reconfigurer ces espaces. En étudiant les situations conflictuelles, il s’agit d’analyser les processus de territorialisation et d’appropriation des différents acteurs dans l’espace public ainsi que la mobilisation de la notion de droit dans leurs revendications. Ainsi, quelles sont les nouvelles formes de territorialités qui émergent de ces conflits et de leurs modes de régulation formels ou informels ? Je m’intéresse ici particulièrement aux changements induits par la nouvelle législation. Il s’agit donc de s’interroger sur les dynamiques spatiales du commerce informel, les acteurs et l’évolution des politiques de la vente des rues ainsi que la gouvernance urbaine des espaces publics. Dans le cadre d’une étude sur les espaces publics, l’informel apparaît ici constituer un prisme pertinent pour analyser la tension entre l’aspect normatif de ces espaces et leurs modes d’appropriation divers. L’occupation informelle de l’espace public pose la question de la fabrication la citoyenneté et de la citadinité et interroge plus largement la notion de « droit à la ville » qu’il faut ici appliquer au contexte particulier des métropoles indiennes.

 

Mots clés : Appropriation - Conflits - Droit à la ville - Espaces publics - Inde - Informel - Mumbai - Vendeurs des rues

Publications

2018: “The Street Vendors Act and the Right to Public Space in Mumbai ”, Articulo – Journal ofUrban Research [Online],n°17-18, 2018.

2016 : « Redéfinir la notion d’espaces publics à travers les conflits. Le cas de l’occupation conflictuelle des rues par les vendeurs informels à Mumbai » in Auclair E., Desponds D. (éd), La ville conflictuelle. Oppositions – Tensions – Négociations, Éditions le Manuscrit, Paris, 2016.

- « La gouvernance des espaces publics à l’épreuve de l’informalité. Conflits, corruption et pratiques du droit dans l’occupation des rues par les vendeurs informels à Mumbai », L’Espace Politique, n°29, 2016.

 

 Communications

2018 : “A fight for place. Competition, negotiation abd exclusion in the context of Street Vendors Act implementation in Mumbai”, Conférence internationale, Actors, Waste, Informal Sector and Territorial Negotiation in Emergent Metropolis, Hanoi Architectural University, 24-27 Septembre 2018.

2017 : “Hawkers’ ordinary practices, new uses of law, legitimacy and exclusion processes reshaping in the context of the Street Vendors Act implementation, (Mumbai)”, Colloque international, Droit à la ville au Sud, expériences citadines et rationalités de gouvernement (DALVAA), Université Paris-Diderot, 15-17 Novembre 2017.

- “Who has the right to public space? Hawkers’ competition, collective organization, identities and citizenship reshaping in the context of the Street Vendors Act implementation in Mumbai”, Competition and Solidarity Networks in Contemporary South Asia’s Labour Market, AJEI –CESSMA Workshop, Université Paris Diderot, 29 Mai 2017.

- « Vers un nouvel ordre spatial et politique ? Mise en place du Street Vendors Act, pratiques du droit et stratégie d’organisation collectives dans les rues de Mumbai », Séminaire DALVAA, Université Paris Diderot, 21 Avril 2017.

- « La rue à l’épreuve de l’informel : le cas de l’occupation conflictuelle des espaces publics par les street vendors à Mumbai », Atelier Asie du Sud-Himalaya, Université Paris Nanterre, 19 Janvier 2017.

2016 : “Street vendors, conflicts and informal governance in public spaces. Perspectives from Mumbai (India)”, Conférence internationale, Urbanization and Street Vendors, IFRA Nairobi, 9-10 Novembre 2016.

- “Inequalities in Access, Occupation and Appropriation of Public Spaces by Street Vendors in Mumbai. Some Evidences from the field”, 18ème Ateliers de l’AJEI, Multifaceted Inequality in Contemporary India, Institut Français de Pondichéry, 29-31 Mars 2016.

- “Rethinking Spatial Justice through Conflicts : The Case of the Occupation of Public Spaces by Street Vendors in Mumbai ”, Colloque international, Rethinking Cities in the Global South : Urban Violence, Social Inequality and Spatial Justice, Tata Institute of Social Sciences, Mumbai, 19-23 Janvier 2016.

- « ‘The Real Citizens’ : Pratiques et détournements du droit, mobilisation de la justice et discours de légitimation dans le cas de l’occupation conflictuelle des espaces publics par les vendeurs des rues à Mumbai », Journée d’étude de l’AJEI, Justice et injustices dans le monde indien, Université Paris Ouest Nanterre – la Défense, 15 Janvier 2016.

2014 :« Redéfinir la notion d’espaces publics à travers les conflits. Le cas de l’occupation conflictuelle des rues par les vendeurs informels à Mumbai », Colloque international, La ville conflictuelle, Université de Cergy-Pontoise, 19-20 Novembre 2014.

- “Streets and Public Spaces Challenged by Street Trade. The Case of Dadar and Bandra Stations”, 16ème Ateliers de l’AJEI, Labour, Mobility and Mobilization, Centre for Informal Sector and Labour Studies, Jawaharlal Nehru University (JNU), New Delhi, 11-14 Février 2014.