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Séminaire « Relations Humains – Rivières »

organisé par l'équipe Mosaïques de l’UMR LAVUE, l’Atelier Socioécosystème de l’UMR EVS et l’association RésEAUx

Date : 17 Octobre 2023 ; 21 Novembre 2023 ; 19 Décembre 2023

Lieu  : Université Paris Nanterre (Bâtiment Max Weber)

Une partie du séminaire sera accessible en visio (envoyer un mail à marie-anne.germaine@parisnanterre.fr)

 

Le programme en détail ici : SéminaireHumains-RIivères_2023-24

 

 

 

Ce séminaire pluridisciplinaire propose d’interroger les relations humains-nature au travers l’exemple des (petites) rivières. À partir de cet objet géographie ordinaire, il s’agit d’interroger les rapports au vivant qui s’expriment de diverses façons : au travers des pratiques et usages des lieux, au travers des représentations des paysages et de la nature, au travers l’appropriation et le partage d’espaces publics, au travers l’attachement aux lieux, ou encore au travers des mobilisations vis-à-vis de leur devenir. Dépassant une approche par les seuls discours, il s’agira en particulier de s’intéresser aux relations entre les populations (habitants, usagers, etc.) et la rivière plutôt que de se concentrer sur les entités indépendamment de ce qui les relie les unes aux autres. Ainsi seront explorées les manières de rendre compte des relations aux différents motifs du paysage (eau, végétation, infrastructures) et de prendre en compte les rapports aux non-humains (faune, flore) pour mieux rendre compte du fonctionnement de ces socio-écosystèmes.

Alors que les projets de restauration écologique se multiplient le long des cours d’eau pour restaurer des fonctionnalités écosystémiques et de la biodiversité, il s’agit ici d’interroger les moyens de mise en œuvre d’une restauration véritablement holistique, qui parvienne à prendre également en charge la relation des humains à l’environnement. Le concept de connectivité hydrosociale est mobilisé pour discuter de la pluralité de ces relations. Plusieurs dimensions de ces relations feront l’objet d’une attention particulière : la dimension sensible (sens), la dimension émotionnelle (affect) et la dimension cognitive (savoirs). Le séminaire abordera des enjeux méthodologiques pour appréhender mais également restituer cette relation et intégrera des discussions sur les difficultés liées à l’intégration des dimensions relationnelles dans les réflexions sur la gestion et le devenir des cours d’eau.

Le séminaire s’appuiera sur des études de cas variés laissant une large place aux petits cours d’eau longtemps restés à l’ombre des grands fleuves concentrant l’attention des gestionnaires comme des scientifiques de la requalification des fronts d’eau (quais de Seine, berges du Rhône, …) à l’enjeu baignade renouvelé par l’organisation des JO de 2024.

 

Le programme détaillé des trois premières séances

 

Séance 1 / De la désurbanisation à la renaturation : des liens à la rivière à réinventer

Mardi 17 Octobre 2023 – 14h à 16h30

Sylvain Rode. Maitre de Conférences – HDR en aménagement et urbanisme, Université de Perpignan Via Domitia, UMR ART DEV5281 CNRS.

Afin de prévenir le risque d’inondation, les pouvoirs publics décident parfois de désurbaniser des espaces riverains de cours d’eau. Se pose alors la question des modalités de réaménagement de ces espaces et des usages qui peuvent y être développés. N’est-ce pas l’occasion de favoriser des formes d’aménagement plus écologiques et de réinventer les liens à la rivière ?

Lieu : Université Paris Nanterre, Bâtiment Max Weber – Salle 418 (4ème étage) + lien visio

 

Séance 2 / Méandres ou la rivière réinventée

Mardi 21 Novembre 2023 – 17h à 20h

Projection du film « Méandres ou la rivière réinventée » (73 min). En présence des réalisateurs : Marie Lusson, Docteure en Sociologie et réalisatrice, et Emilien de Bortoli (2023).

Les rivières sont aujourd’hui coupées par les digues ou les seuils, polluées par nos rejets industriels, urbains ou agricoles. Leurs eaux et leurs graviers ont été désassemblées et fragmentées entre des usages multiples : production électrique, routes, eaux potables, bâtiments ou activités de loisirs. Le vivant et le machinique, le naturel et l’artificiel s’entremêlent jusqu’à rendre impossible toute dissociation. Or, ces nouveaux états viennent fragiliser les équilibres écologiques. Scientifiques, ingénieurs et citoyens s’interrogent : Peut-on réparer les systèmes vivants ? L’une des principales conclusions de la thèse de Marie Lusson « Restaurer les rivières à l’ère de l’Anthropocène », et l’intuition forte de ce film dont elle est la co-réalisatrice, est que la restauration des rivières, et plus largement la réparation de notre monde, passe par la compréhension des rapports d’interdépendance entre humains et non-humains. Dans le cadre de la restauration écologique, il s’agit de prendre en compte l’ensemble des éléments qui composent la rivière afin de saisir ce qui « fait-rivière » et lui laisser une place dans les marges laissées par l’homme. Notre proposition est de passer par l’expérimentation sensorielle, visuelle et auditive de ces altérités pour les reconnaitre comme partie prenante de notre monde. Une équipée de jeunes gens en radeau, des témoignages scientifiques, des récits d’expériences personnels et des séquences d’archives participent à la construction d’une perspective partielle des visions telle que la défend la philosophe Donna Haraway. Pour elle, il n’y a de compréhension d’un tout complexe que par la considération multiforme de points de vue singuliers.

Discutante : Fabienne Watteau. Anthropologie, UMR LESC 7186 CNRS, Université Paris Nanterre

Lieu : Université Paris Nanterre, Bâtiment Max Weber – RDC, Amphi

 

 

Séance 3 / Les cours d’eau urbains

Mardi 19 Décembre 2023 – 14h à 16h30

Victor Bossard – Doctorant en Géographie, UMR ESO 6590 CNRS / UMR BAGAP, Institut Agro Angers.

Interroger la place des cours d’eau en milieu urbain secondaire : regard sur les paysages de rivières de petites villes du Maine-et-Loire Département de rivières, le Maine-et-Loire est un territoire d’intérêt pour étudier les rapports sociétés-cours d’eau et ainsi mieux cerner leurs caractéristiques et évolutions. Dans le cadre d’une recherche doctorale, je m’appuie sur la diversité des paysages fluviaux de ce département pour interroger la place donnée aux hydrosystèmes fluviaux au sein d’espaces de vie urbains. Mobilisant l’échelle de la petite ville, une entité localement forte et présentant des enjeux de développement spécifiques, ce travail souhaite porter un regard croisé sur les socio-écosystèmes fluviaux, entre dimensions matérielles et immatérielles des interactions sociétés-rivières. Dans cette intervention, je présenterai plus en détail le travail d’enquête mené auprès d’acteurs sociaux locaux de quatre couples villes-rivières du territoire, dans le but de comprendre leurs représentations, interactions et projections et questionner notamment par ce biais l’importance des contextes locaux dans la construction des paysages fluviaux urbains.

Julia Moutiez – Architecte et Doctorante, UMR LAVUE 7218 CNRS / équipe CRH. Ecole d’architecture Paris Val de Seine.

Droit à la ville, droit au fleuve ? Retour des pratiques de baignade dans les cours d’eau parisiens Il s’agit d’analyser à la fois les pratiques de baignade, formelles et informelles, et la façon dont celles-ci sont encouragées, encadrées ou interdites par les autorités à travers les projets d’aménagements qui les précèdent ou les suivent. Nous nous concentrons sur les pratiques de baignade dans Paris et ses alentours, grâce à un travail d’observation d’entretiens in situ, doublé d’une enquête auprès des différents acteurs institutionnels et militants afin de comprendre comment l’encadrement de ces formes d’accès à l’eau, au rafraichissement et au loisirs est en train de se construire.

Lieu : Université Paris Nanterre, Bâtiment Max Weber – salle de séminaire 2 (RDC) + lien visio