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Soutenance de thèse d’Alice LANCIEN

Habiter l’instabilité. La gentrification des quartiers de centre ancien au prisme des jeunesses populaires (Paris-Barcelone)

Alice LANCIEN soutiendra sa thèse de doctorat intitulée « Habiter l’instabilité. La gentrification des quartiers de centre ancien au prisme des jeunesses populaires (Paris-Barcelone) » le lundi 11 mars 2024 à 15h à l’Université Paris Nanterre. Salle B015 (bâtiment B-Grappin).

Le jury sera composé de :

Marie-Hélène Bacqué, professeure en études urbaines, Université Paris Nanterre,

Núria Benach, professeure en géographie, Universitat de Barcelona,

Ismael Blanco, professeur en sciences politiques, Universitat autónoma de Barcelona,

Julie-Anne Boudreau, professeure en études urbaines, Universidad nacional autónoma de México,

Éric Charmes, directeur de recherches en études urbaines, ENTPE Université de Lyon,

Eva Mompó, maîtresse de conférences en sciences de l’éducation, Universitat de València,

Nadine Roudil, professeure en sociologie, ENSA Paris-Val-de-Seine.

 

Résumé de la thèse :

Cette thèse s’intéresse à la socialisation urbaine des jeunesses populaires des quartiers de centre ancien à Paris et Barcelone. Elle s’appuie sur une enquête ethnographique menée entre février 2018 et janvier 2020 dans les quartiers de la Chapelle et du Raval, et mobilise un matériau pluriel. Se posant en contrepoint de l’idée d’une socialisation juvénile populaire uniquement basée sur l’entre-soi du groupe de pairs et les sociabilités de quartier, la thèse apporte un éclairage sur la réception de la gentrification et de la mixité sociale par les milieux populaires en centre ancien. Elle s’inscrit dans la lignée des travaux qui complexifient la gentrification vue comme un processus univoque et linéaire de déplacement-substitution, et interroge les stratégies développées par les individus pour y faire face. L’étude des trajectoires urbaines et résidentielles individuelles des jeunesses populaires révèle des inscriptions urbaines plurisituées qui s’appuient sur des relations de proximité et un ancrage au quartier. Celles-ci peuvent être subies, mais résultent également de stratégies individuelles et familiales pour maintenir une présence en ville, influencées par les politiques urbaines locales. L’analyse des rapports au quartier construite autour de quatre idéaux-types permet ensuite de comprendre le rôle différencié que prend la centralité urbaine pour les « installés », les «arrivés », les « de passage » et les « de retour ». Enfin, les situations de cohabitation en centre ancien donnent lieu à des négociations entre différents groupes sociaux. L’analyse de ces négociations dans un espace public urbain parisien permet d’interroger les modes de gestion de la cohabitation en articulant les politiques institutionnelles et les pratiques infrapolitiques que développent les jeunesses populaires. En définitive, cette thèse met en lumière une citadinité populaire juvénile qui se négocie en permanence et transforme la ville alors même que cette dernière se transforme.