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Parution du numéro 21 de Métropoles (II)
Mise en ordre, mise aux normes et droit à la ville : perspectives croisées depuis les villes du Sud
Dans ce numéro, Aurélie Quentin, membre de Mosaïques, à écrit avec Marianne Morange (CESSMA), l’article :
« Mise en ordre néolibérale de l’espace et fabrication de « bons commerçants » au Cap et Quito : le commerce « de moins en moins dans la rue » »
Marianne Morange et Aurélie Quentin, « Mise en ordre néolibérale de l’espace et fabrication de « bons commerçants » au Cap et Quito : le commerce « de moins en moins dans la rue », Métropoles [En ligne], 21 | 2017, mis en ligne le 08 novembre 2017, consulté le 09 janvier 2018. URL : http://journals.openedition.org/metropoles/5522
Dans les centres-villes de Quito (Equateur) et du Cap (Afrique du Sud), on observe des dynamiques convergentes de régularisation du commerce de rue. Ces dernières sont liées à l’affirmation d’agendas entrepreneuriaux, fondés notamment sur des programmes de régénération urbaine. Ces processus sont interprétés par la littérature critique néomarxiste comme l’un des effets de la néolibéralisation des politiques urbaines et ils sont analysés en termes de rapports de forces et de conflits ou de domination. S’inspirant des approches foucaldiennes du pouvoir et d’une lecture foucaldienne de la néolibéralisation comme gouvernementalité, ce texte propose de décaler la perspective sur les processus de pouvoir à l’œuvre dans ces opérations en s’intéressant non pas à la violence qui est faite aux commerçants au moment du conflit, mais à la mise en ordre des pratiques et des représentations dans le moment post-déplacement. A travers la promotion des dispositifs techniques du « marché » et du « mall », leurs pratiques, leurs valeurs entrepreneuriales et la représentation qu’ils se font d’eux-mêmes s’ajustent, se transforment et se recalent dans le sens d’une conformation au projet entrepreneurial municipal, ainsi qu’à la place qui leur est assignée dans ce projet. L’article analyse la manière dont cet alignement opère, par le biais d’une discipline spatiale, d’un encadrement social et d’une bureaucratisation des pratiques. Puis il discute du sens et des effets ambivalents de ce processus qui produit à la fois de la conformation et de la transgression, une forme de responsabilisation individuelle et certaines attentes vis-à-vis de l’Etat.